Vidéo : Ebola, ce n’est pas une maladie pour rire
Comment parer à une urgence médicale tout en respectant les coutumes et les croyances d’une population ? Et comment sensibiliser des familles en détresse aux dangers d’un virus meurtrier ? Retour au Congo sur les lieux d’une épidémie effrayante. Ebola : un virus redoutable qui tue 85 % des personnes infectées. En 2003, l’épidémie de fièvre hémorragique dont il est le responsable a fait cent cinquante-sept victimes, dans les villages isolés du nord du Congo, avant d’être contrôlée. C’est dans cette région, à plusieurs journées de piste de la capitale Brazzaville, que la caméra de Frédéric Brunnquell entraîne le téléspectateur, quatre ans après la catastrophe, “pour comprendre comment une épidémie foudroyante bouleverse une société et donner la parole à des gens qui n’existent habituellement que sous la forme de statistiques dans les bulletins épidémiologiques”. Mais, sur place, rien n’a changé et les langues ne se délient pas facilement. Les habitants pensent toujours que le virus est une arme utilisée par de puissants sorciers pour les tuer. L’évocation même de la maladie risque d’attirer le mauvais sort. L’arrivée des Blancs ravive les mauvais souvenirs, d’autant plus que l’équipe médicale venue combattre l’épidémie en 2003 a été accusée, tout comme les soignants et les bénévoles de la Croix-Rouge locale, de répandre la maladie. Devant le fossé des cultures et l’incompréhension de la population – qui ont coûté la vie à quatre personnes considérées comme des sorciers et lynchées -, l’OMS avait fait appel à un anthropologue pour essayer d’adapter les pratiques médicales aux coutumes des autochtones. Pendant toute la durée de son séjour, le Dr Alain Epelboin n’a jamais cessé de filmer. Ce sont ses images qui permettent de revenir en arrière, de replonger dans le contexte douloureux et terriblement complexe de l’époque, de comprendre les peurs et les motivations des villageois, mais aussi de suivre le travail délicat des soignants. Les films du chercheur donnent également la possibilité aux bénévoles africains de s’exprimer, d’affirmer leurs convictions, de se rassurer sur le bien-fondé de leur action, eux qui sont encore aujourd’hui confrontés chaque jour à l’hostilité de ceux qu’ils ont contribué à sauver.
Dossier complet : http://www.canal-u.tv/video/smm/ebola_ce_n_est_pas_une_maladie_pour_rire.13710
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