Dans la lutte contre Ebola, évitons le néocolonialisme
Le Monde.fr | • Mis à jour le |Par Guillaume Lachenal (Historien, maître de conférences à l’université Paris-Diderot, membre de l’Institut universitaire de France) et Vinh-Kim Nguyen (Médecin et anthropologue, professeur à l’Ecole de santé publique de l’université de Montréal, membre du Collège d’études mondiales, et urgentiste à l’hôpital Avicenne de Bobigny).
Sierra Leone, juin 1994, les consultants de la Banque mondiale avaient réussi en trois ans à renvoyer plus de 5 000 employés des hôpitaux et à réduire des deux tiers la masse salariale du ministère de la santé, appliquant à la lettre le plan imposé par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de l’ajustement structurel. Il s’agissait pour l’essentiel, disait un rapport,« d’employés fantômes ou trop vieux » – des personnels inutiles, sans doute. Au début des années 1990, après une décennie de crise économique, la Sierra Leone était considérée comme un petit « miracle » par le FMI et la Banque mondiale : inflation contrôlée, priorité donnée au paiement de la dette, coupes budgétaires drastiques. Dans le domaine de la santé, le pays était même présenté comme un modèle de « réforme ».
Leave a Reply